Les Services Presse : pour ou contre ?

Les Services Presse : pour ou contre ?

En me lançant dans l'auto-edition, j'ai découvert les SP, à savoir les "Service Presse". Et, d'après ce que j'ai pu en voir, le sujet est plus ou moins brûlant selon la façon dont l'auteur l'aborde.

En quoi ça consiste, un SP ?
Le principe est simple : l'auteur envoie, à ses frais, un exemplaire de son roman à un chroniqueur qui, en retour, communiquera sur sa lecture auprès de sa communauté. La chronique se veut libre et peut être positive comme négative selon le ressenti : si certains chroniqueurs démolissent l'histoire, beaucoup heureusement, choisissent de ne pas communiquer publiquement quand ils n'ont pas aimé, et s'en expliquent avec l'auteur en privé, car ils ont bien conscience de l'énorme travail que représente l'écriture d'un roman. N'oublions pas qu'on ne peut pas plaire à tout le monde ! Peut-être que le chroniqueur n'était pas dans la cible du genre littéraire, peut-être que le résumé a suscité un interêt erroné, toujours est-il que c'est le jeu et qu'il faut savoir prendre du recul quand la critique n'est pas à la hauteur de nos espérances. En ce qui me concerne, j'ai eu la chance d'avoir globalement des retours très positifs jusqu'à maintenant et surtout, avec des remarques/critiques constructives qui m'ont aidée à m'améliorer.

Quant au partage du roman, il y a plusieurs choix qui s'offrent : envoyer le format numérique ou le format papier, sachant que la majorité des chroniqueurs privilegie le format papier pour diverses raisons. Ce qu'il faut savoir si on veut esperer des chroniques, car le ratio pour le choix du numérique est d'à peine 5% selon mon experience. Donc, pour moi, la question ne se pose pas, il faut proposer les deux formats pour ne pas se fermer de portes, au moins lorsqu'on débute.
J'ai l'impression qu'une partie des auteurs auto-edités font le choix du numérique, pour des questions de coût principalement. Ce que je peux parfaitement comprendre car les SP représentent un budget important entre l'impression du format papier + les frais de port. D'autant plus, s'ils ont été échaudés par des chroniqueurs qui ont reçu le format papier... et n'en ont jamais fait de retour, ce qui arrive aussi malheureusement.
A l'inverse, le format numérique peut aussi être une source de piratage, et certains auteurs ont ainsi retrouvé leur roman sur des sites de téléchargement illégaux. Comme pour toute relation, il faut construire la confiance de part et d'autre. Pour ma part, j'ai choisi de ne refuser aucune demande de SP légitime car, en tant que nouvelle autrice sortie de nulle part, chaque chroniqueur a accepté de me donner ma chance. Je trouve donc normal de rendre la pareille pour les chroniqueurs. Du coup, contrairement à certains auteurs, je ne selectionne pas mes SP en fonction du nombre de followers par exemple. En revanche, je vais aller regarder les publications pour verifier que la personne est bien dans mon genre littéraire et qu'elle fait des retours réguliers de ses lectures. Quand un chroniqueur annonce une PAL (pile a lire) avec une centaine de titres en attente, je ne vois pas l'interêt immédiat de lui envoyer mon roman vu que celui-ci va aller se perdre dans la masse de ceux qui attendent déja depuis on ne sait combien de temps. Pour mon tout premier roman, je n'ai envoyé que des formats papiers puisque personne n'acceptait de format numérique à priori. Et par la poste parce que je n'osais pas demander d'envoyer par Mondial Relay qui est quasiment 2x moins cher. Mais par la suite, avec la relation qui s'établit, j'ai posé la question et la majorité des chroniqueurs avec lesquels j'ai collaboré ont accepté de se déplacer en point relais pour m'eviter des frais supplémentaires, sachant que ceux qui ont refusé, l'ont fait poussés par la necessité logistique. Et depuis, d'autres ont aussi accepté le format numérique pour me soutenir quand ils le peuvent.

Quand on établit "un contrat", il faut veiller également à clairement expliciter les conditions attendues. Par exemple, je demande un retour dans les 2 mois, ce qui peut sembler assez court pour certains, mais c'est parce que j'ai établi un calendrier éditorial avec un nouveau roman à ce rythme. Donc j'espère ainsi avoir des retours sur mes romans au moment de leur sortie (plus ou moins) et surtout avant la publication du suivant. La plupart des chroniqueurs avec lesquels j'ai eu la chance de collaborer ont accepté, et ceux qui n'ont pas pu m'ont prévenue en me proposant une nouvelle date plus en adequation avec leur agenda. Je pars du principe que la lecture d'un de mes romans doit être un plaisir et non pas une contrainte. C'est pourquoi je préfère donc largement reculer une date de chronique, parce que n'oublions pas non plus que nous avons tous une vie et que la majorité des chroniqueurs sont bénévoles. Alors bien sûr, il y en a qui ne jouent pas le jeu et qui "disparaissent des radars" une fois le livre envoyé. Malgré tout, j'ai la chance de ne pas avoir beaucoup subi cette situation : à peine 5% sur tous les SP envoyés à date. Je fais bien évidemment un suivi, ce qui me permet de ne pas reproposer ou accepter une demande de quelqu'un qui n'est pas dans mon univers ou qui n'a pas la politesse de répondre à mon petit message de relance au bout de quelques mois. Il faut aussi noter que la plupart des chroniqueurs interagissent sur plusieurs plateformes et prennent le temps de poster leurs avis sur tous. Par exemple, j'ai eu des retours sur les réseaux sociaux mais aussi sur Babelio ou Booknode et surtout sur Amazon qui est primordial pour moi qui suis exclusive sur ce site de vente. Enfin, certains vont également prendre le temps de lire mon roman en plus via l'abonnement kindle afin de m'aider à percevoir la redevance sur les pages lues.

Je suis très reconnaissante pour l'ensemble des retours que j'ai obtenu jusqu'à maintenant d'autant plus que certaines collaborations ont été suivies sur l'ensemble des mes romans depuis le début et se transforment désormais en véritable partenariat, qu'il soit officiel ou non !
Je regroupe systématiquement toutes les chroniques reçues sur mon site. Pourquoi cela ? D'une part pour relayer le compte des personnes qui ont pris le temps de me lire et de faire un retour, et d'autre part, pour garder une trace sans être dépendante d'un réseau social qui peut être bloqué parfois du jour au lendemain (et puis ça "nourrit" aussi le contenu de mon site pour le robot de google). C'est, enfin, une façon de les mettre en avant sans pour autant republier/partager chaque chronique sur mes réseaux sociaux afin de ne pas "noyer"mes followers. 

Comment faire pour obtenir des SP ? C'est LA question que se pose tout auteur !
Plusieurs options sont possibles : tout d'abord les chroniques payantes, ensuite les sites qui mettent en relation les auteurs et les chroniqueurs, enfin les contacts directs et/ou appels à chroniques sur les différents réseaux. En ce qui me concerne, n'ayant aucune vision propre au départ, j'ai décidé de tout tester. Ainsi, j'ai collaboré avec La petite rédac qui réalise des choniques payantes. Pourquoi elle ? Parce qu'Orianna, outre la qualité de ses retours juste à la sortie du titre, crée aussi du contenu gratuit très pertinent pour les auteurs. C'est ma façon de la soutenir pour tout ce qu'elle peut m'apporter en parallèle (et ses tarifs sont très abordables).
J'ai également testé la plateforme Netgalley et là on ne parle pas du même budget ! 350€ HT pour être positionné sur une newsletter ciblée, c'est énorme mais la promesse en retour, est de toucher aussi bien des libraires que des chroniqueurs par milliers. Là, pour le coup, je suis très déçue par les résultats, on ne va pas se mentir : 355 vues, 159 clics et 36 téléchargements à date... pour 16 chroniques seulement au bout de 5 mois. Sachant que ces chroniques sont publiées sur le site Netgalley et qu'elles ne seront plus accessibles à fin décembre, puisque je ne paierai pas pour prolonger mon compte. Néanmoins, si on positive, cela m'a permis de toucher quelques chroniqueurs qui me suivent désormais, et qui ne m'auraient sans doute jamais découverte autrement compte tenu des méandres de l'algorythme d'instagram notamment.
En parallèle, j'ai testé la plateforme Simplement Pro que je trouve particulièrement bien pensée ! D'abord, la prestation est gratuite (avec option payante) et on peut non seulement proposer son SP, mais aussi inviter des chroniqueurs qui nous interessent par leur biais. J'ai eu de très bons retours par cette plateforme ! Une fois votre compte auteur certifié, vous bénéficiez en plus d'options comme des listes personnalisées qui sont bien pratiques, et les chroniqueurs peuvent également s'abonner à votre compte pour être prévenus lors d'un nouveau SP.
J'ai également découvert et adhéré à l'association Une Pinte de mots qui promeut l'auto-edition da façon remarquable. Outre les mises en avant d'auteurs, l'organisation de salons spécifiques et les SP, il y a surtout une entraide bienveillante entre tous les membres ! Je ne peux que vous recommander d'aller voir leurs valeurs qu'ils appliquent au quotidien, et ce, de façon bénévole. J'y ai fait de très belles rencontres, non seulement pour la promotion de mes livres, mais surtout pour mon quotidien d'autrice qui peut parfois être solitaire.
Enfin, j'ai approché directement des chroniqueurs que je trouvais en adéquation avec mon univers, et j'ai également eu de belles collaborations... comme des mauvaises surprises. Il faut savoir que très peu repondent aux sollicitations directes, ce qui peut décourager. Car ce n'est pas simple non plus d'aborder quelqu'un alors qu'il n'y a pas de relation établie au préalable, mais qu'il faut bien commencer quelque part. Dans tous les cas, je m'abonne à minima aux comptes qui m'intéressent et interagis de façon récurrente (même si pas très souvent faute de temps) sur leurs publications avant d'eventuellement les contacter. Cela demande du temps mais les chroniqueurs aussi investissent le leur quand ils lisent les romans d'un auteur.

Est-ce que mon expérience est représentative ? Je ne sais pas trop, car j'ai aussi fait le choix de "chouchouter" mes SP en ajoutant systématiquement des goodies personnalisés à mes envois, ce qui semble assez rare, surtout pour une auto-éditée. Je me creuse la tête pour trouver "le petit +" qui a un lien avec mon histoire afin d'apporter une touche plus personnelle à mes collaborations. Par exemple, le jeu de l'Oracle de la Pythie ou les perles de bain de Tisiphone. Et je les envoie à tous dans la limite de mes stocks pendant tout le mois de sortie. Parce que je ne veux pas que les chroniqueurs qui acceptent de lire en numérique soient lésés alors qu'ils m'aident à faire des économies. De ce fait, mon budget pour les SP est assez conséquent, environ 15 à 20€/envoi en moyenne fonction du transporteur/pays. C'est très lourd dans mon budget d'auto-édité nouvellement lancée, mais c'est un vrai bonus pour les chroniqueurs qui reçoivent la surprise : avec le temps ils sont impatients de découvrir ce qui va les mettre dans l'ambiance de mon roman et ils s'y plongent d'autant plus volontiers. Parce que je suis convaincue qu'un lecteur potentiel se laissera plus tenter par un retour enthousiaste d'un autre lecteur que par une publicité plus impersonnelle (ce qui ne m'empêche pas de tester aussi des campagnes de pub sur Amazon, mais ça, c'est un autre sujet).

Tu l'auras compris, je suis POUR les SP sous certaines conditions. En terme de "règles", parce qu'avec le nombre il en faut, je propose désormais mes SP en avant-première pour le format numérique (y compris les goodies) quelques semaines avant la sortie, en format papier et numérique avec goodies pendant 1 mois après la sortie, et en numérique sans goodies seulement par la suite.

Et toi, t'en penses quoi ? Comment gères-tu les SP que tu sois auteur ou chroniqueur ? N'hésite pas à me laisser un commentaire car je suis vraiment curieuse d'apprendre et de m'améliorer.

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